GUIDE METHODIQUE DE KUATSU - DE LA THEORIE A LA PRATIQUE par charles Favre (EXTRAIT )
LE SYSTEME RESPIRATOIRE
Introduction
1.
L’asphyxie respiratoire
De toutes les grandes fonctions qui assurent la vie, la respiration est, avec la circulation, sans aucun doute, la plus importante. Durant le sommeil notre système nerveux est inactif, notre tube digestif fonctionne à peine et peut ne pas fonctionner du tout. L’homme peut vivre plusieurs jours, s’il se soumet à un entraînement spécial, sans manger et sans dormir.
Il
ne saurait vivre cinq minutes sans respirer. Pas
de vie sans respiration.
Or il semble bien que la fonction respiratoire soit en même temps et la plus méconnue et la plus négligée.
La
fonction respiratoire est, de toutes les grandes fonctions de notre organisme,
la seule sur laquelle notre volonté ait une action.
L’éducation de la respiration, les bienfaits immédiats et lointains que l’individu en peut retirer doivent, selon moi, constituer la partie la plus importante de la culture physique au sens générique du terme.
2.
Le triple rôle de la culture physique
La culture physique qu’un médecin peut conseiller doit atteindre trois buts :
1) But physique : certes la culture physique permet d’obtenir un développement harmonieux du corps, mais le but physique essentiel est le brassage, le massage interne des viscères, dont le résultat est la santé physique.
2) But respiratoire : les avantages du « savoir respirer » sont immédiats et considérables.
Or, que nous prouve la pratique médicale ? Le nombre des individus qui ne savent pas respirer, qui n’ont aucune idée de ce qu’est la respiration, de la souplesse de cette fonction, de son importance considérable, est incroyablement élevé. Voici le second but physique essentiel, savoir respirer, enseignement négligé même dans les salles de culture physique bien dirigées, même de la part de professeurs instruits. Dans ce chapitre chaque fois que j’écrit culture physique j’entend autant gymnastique respiratoire que mouvement physique. Cette éducation de la respiration est d’une importance telle que je n’ai pas hésité à lui donner la prédominance sur tous les autres chapitres de ce traité.
3) But normal : acquisition du calme physique, générateur du calme moral ; science du repos, si nécessaire pour toutes nos forces ; faculté de réagir, arme précieuse qui existe en chacun de nous mais trop souvent à l’état rudimentaire, sont les bienfaits de la culture physique et de la gymnastique respiratoire.
Toute bonne culture physique doit être un bienfait moral. Soit aérer, désintoxiquer sont des principes fondamentaux.
En résumé : mauvaise carburation + mauvaise ventilation = auto-intoxication
3.
Le bienfait moral de la culture physique
Dans
ce traité nous serons sans cesse sur les lisières du physique et du moral,
trouvant ici l’explication physiologique d’une attitude intellectuelle,
touchant là, du doigt, sur le corps
du malade, une amélioration physique née d’une réaction morale. Banalité,
certes, que de parler des connexions du physique et du moral ; vérité
essentielle cependant, que l’on doit
souvent expliquer aux consultants pour susciter une stable et rapide guérison.
Il m’a paru nécessaire d’exposer, avec quelques détail, l’anatomie de l’appareil respiratoire, puis sa physiologie, enrichie considérablement par de très belles découvertes contemporaines.
4.
Notre capital - santé de demain
Nous
vivons dans un monde nouveau. Il nous
faut adopter un genre de vie qui nous offre l’équilibre physique et
psychique. Nous assistons actuellement à une révisions de toutes les valeurs.
Voici
une certitude : pour notre demain, le capital santé, santé physique, santé
morale qui en est la conséquence, sera le plus stable, le plus productif.
Ce
traité pratique, repose sur la synthèse d’exposés « en milieu médical »,
fruit de plus de vingt ans d’analyse et de passions.
Ce
traité est un résumé de constatations simples et efficaces : j’espère
qu’elles seront pour beaucoup un guide utile dans l’inconnu de leur être,
un guide utile pour vivre un demain calme et fructueux grâce à la connaissance
d’une force trop méconnue, que chacun porte en soi :
SAVOIR RESPIRER
‘’ Se connaître donc, c’est le premier devoir et c’est même un devoir social, car, nous connaissant, nous épargnerons aux autres bien des ennuis ; ennuis que nous leur créons par de faux raisonnements, par des exigences excessives ou par des bouffées d’orgueil.
"Frédéric SAISSET"
1.
L’action
de la volonté
Savoir respirer doit être le but principal et le résultat immédiat de la culture physique. Il est permis de considérer qu’il doit exister deux cultures physiques : celle qui prépare aux sports de compétition, sévère, aux leçons parfois longues et pénibles ; celle de l’homme ou de la femme surmenés, déprimés parce qu’intoxiqués, culture physique régulière, mais douce, dépurative et où les mouvements de gymnastique respiratoire tiendront autant de place que les mouvements des membres, du tronc ou de la sangle abdominale.
Voici bien l’appareil respiratoire, important déjà par son volume et son poids, beaucoup plus important encore par sa physiologie ainsi que nous le démontrerons.
L’arrêt de la fonction respiratoire entraîne peu à peu celui des autres fonctions vitales et aboutit rapidement à la mort.
Or
il faut dégager et répandre cette notion capitale :
de
toutes les grandes fonctions physiologique de notre organisme, la respiration
est la seule qui soit sous le dépendance de la volonté.
Alors
que notre volonté ne peut rien sur les mouvements péristaltiques de
l’intestin, sur la sécrétion du foie, sur celle des glandes endoctrines,
alors qu’elle est tout aussi impuissante à modifier les battements du cœur
et des artères, notre volonté, par contre, a une étendue, souple, sur le
respiration.
Cette action de la volonté sur la respiration est triple :
1)
Elle modifie sa
fréquence.
Normalement, il y a 12 à 16 respiration par minute.
Nous pouvons, quand il nous plaît, respirer brièvement et plus vite qu’à
la normale, ou bien au contraire, amplement et lentement, cela durant le temps
que nous jugeons convenable.
2) Elle modifie son rythme. Normalement il y a un certain équilibre entre le temps de l’inspiration et celui de l’expiration. Nous pouvons accomplir des inspirations longues avec expirations courtes, ou l’inverse.
3)
Enfin, et surtout, la volonté peut, durant un nombre important de
secondes, suspendre totalement la
fonction respiratoire, comme nous le faisons, par exemple, lorsque nous
traversons une atmosphère nauséabonde ou toxique. Puissant pouvoir, dont on
connaît peut-être l’importance dans certaines circonstances, dans certain
sports, la natation par exemple, mais dont on estimera plus loin toutes l’étendue
dans le traitement radical de phénomènes pathologiques parfois angoissants.
Modifiée directement par la volonté, la respiration l’est encore, indirectement, par le système musculaire volontaire.
Les
muscles de la sangle abdominale, ainsi que nous le verrons, interviennent
d’importante manière dans la respiration, surtout dans l’expiration. Ainsi
les mouvements de la sangle abdominale, si négligés dans la vie courante, sont
liés directement à la respiration.
1.
La méconnaissance de la fonction respiratoire
Voici
donc une fonction qui à une action directe sur notre santé physique et morale,
que notre volonté peut modeler de bien des manières : or la pratiquemédicale
fournit, tous les jours, maintes preuves de
la méconnaissance
de la fonction respiratoire, de l’ignorance de son rôle essentiel
dans le vie normale ainsi qu’au cours des maladies, des bienfaits qu’on en
peut tirer.
Pénible constatation : le nombre des personnes qui ne savent pas
respirer est incroyablement élevé. Jamais rappel de notions élémentaires
n’a paru plus nécessaire.
2.
L’influence
physiologique de la respiration
Le
fonctionnement de nos viscères est régi par deux
systèmes nerveux antagonistes, indépendants du système nerveux volontaire :
le vague, le sympathique.
Dans le chapitre d’anatomie, nous insisterons sur les très étroites connexions de l’arbre respiratoire avec ces deux systèmes. La pathologie fournit encore des exemples nombreux et indiscutables ; un seul, la vagotonie ou hyperexcitation du vague, joue un grand rôle dans la composition de la crise d’asthme.
Le
fonctionnement respiratoire a une action toujours importante, souvent directe,
sur les troubles fonctionnels cardiaques.
Le sympathique
est le nerf excitateur du cœur. Son hyperfonctionnement entraîne : palpitations,
extrasystoles, pouls rapide, parfois irrégulier, vertiges, maux de tête, éblouissement.
Or voici un fait capital : un arrêt un peu prolongé – dix secondes par exemple – entre une inspiration profonde et une expiration prolongée a une action freinatrice directe, immédiate, sur le sympathique, sur le fonctionnement du cœur. La palpation du pouls durant cette épreuve le prouve de façon formelle : on constate nettement un ralentissement.
1.
Utilisation pratique de la fonction respiratoire
La pathologie est remplie d’exemple qui prouvent l’importance qu’il y a à savoir respirer : ainsi dans les maladies aiguës, le malade qui saura respirer amplement diminuera sa dyspnée et oxygénera davantage son arbre respiratoire, dont la résistance sera augmentée d’autant.
Les exemples de la vie courante : pollution, stress, anxiété, surmenage, déséquilibre, hyperémotivité, mélancolie et j’en passe sont autant d’exemples qui mettent en valeur la nécessité de savoir respirer.
Dans bien des cas, on peut attribuer l’amélioration qui en résulte à une meilleure oxygénation des centres nerveux.
5. L’ampleur de la culture physique
La
gymnastique respiratoire produit encore d’heureux effets chez les
cellulitiques, migraineux. Son résultat immédiat est d’augmenter l’activité
des échanges chimiques, d’accélérer les combustions, donc la désintoxication.
Que
d’exemples pourrait-on accumuler encore, tirés de la physiologie normale, de
la pathologie courante
N’oublions
pas qu’à l’intérieur de notre corps une coupole musculaire sépare l’étage
thoracique, respiratoire, de l’état abdominal, digestif, que les contractions
du diaphragme
agissent simultanément sur deux fonctions vitales essentielles.
Ainsi comprend-on toute l’ampleur de la culture physique : développement harmonieux des muscles des membres, constitution d’une bonne sangle abdominale, certes, mais encore éducation de la respiration, et surtout : culture humaine.
« La restauration de l’homme dans l’harmonie de ses activités physiologiques et mentales changera l’univers. Car l’univers modifie son visage suivant l’état de notre corps. Les dimensions de l’univers grandiront nécessairement avec la force de nos activités organiques et mentales ».
Dr Alexis CARREL, L’homme, cet inconnu
ANATOMIE DES POUMONS
Sous
le nom d’organes de la respiration on entend, successivement et de haut en bas :
le larynx, la trachée, les poumons, les bronches, les ramification bronchiques,
leurs culs-de-sac terminaux, enfin les plèvres.
En
réalité l’appareil respiratoire comporte, en plus, les cavités des fosses
nasales et la cavité buccale. Mais leur
description précise serait, ici, sans intérêt, car ces activités ne servent
que de passage à l’air extérieur. Certes nez et bouche jouent un rôle
important dans le mécanisme de la respiration : on sait combien, chez
l’enfant, les polypes naso-pharyngiens et l’hypertrophie des amydales
peuvent gêner mécaniquement la respiration.
Mais ce qui nous intéresse surtout dans savoir respirer, c’est la désintoxication physique, l’aération morale, donc la physiologie de la respiration, qui se produit non à l’entrée, mais dans le fond de l’arbre creux respiratoire.
1.
Le larynx
De même le larynx, organe différencié en vue de la production de la voix, n’est au point de vue respiratoire, qu’un simple conduit de passage. Placé au niveau de la région moyenne du cou sous l’os hyoïde, devant la colonne vertébrale, ce conduit présente une hauteur de 7 centimètre et d’un diamètre antéro-postérieur de 3 centimètres, chez l’homme.
La
cavité intérieur du larynx présente deux paires de replis saillants
d’avants en arrière, les uns au-dessus des autres : ce sont des cordes
vocales, supérieures et inférieures. Elles limitent trois étages :
l’étage supérieur, ou vestibule du larynx, l’étage moyen, avec deux
diverticules latéraux : les ventricules de Morgagni, l’étage inférieur,
cylindroïde qui surplombe la cavité trachéale. On nomme glotte
non pas un organe ainsi qu’on le croit communément, mais l’espace virtuel,
la fente antéro-postérieur située entre les deux cordes vocales inférieurs.
2. La trachée
La trachée fait directement suite au larynx et, avec cet organe, nous abordons les voies respiratoires proprement dites.
C’est un long tube cylindrique mesurant en hauteur 12 cm. Il est arrondi dans sa moitié antérieur, aplati dans sa moitié postérieur. Son diamètre transversal est de 18 mm et son diamètre antéro-postérieur de 14 mm. Ce tuyau présente deux dépressions, l’une supérieur, due au corps thyroïde, l’autre inférieur, due à la crosse de l’aorte.
La direction de la trachée est verticale et de plus en plus profonde. Dans sa moitié supérieur elle est plus près des téguments que dans sa moitié inférieur. Elle est formée d’anneaux cartilagineux dont le nombre est de 16 à 20, dont la hauteur est de 5 mm et l’épaisseur de 3 mm. Ces anneaux sont réunis par une épaisse membrane fibreuse cylindrique qui les joints de façon intime et joue le rôle d’un véritable ligament.
La trachée voisine avec des organes très importants. En avant d’elle sont le thymus, le sternum et des vaisseaux de gros calibre : tronc artériel brachéo-céphalique et carotide primitive gauche.
Derrière la trachée est l’œsophage. La trachée déborde un peu sur la droite le conduit alimentaire. Latéralement sont les plèvres : à gauche passent encore le nerf récurrent gauche et la crosse de l’aorte ; à droite : une veine très importante : la grande azygos.
3. Les poumons
Les deux poumons, logés dans les sacs pleuraux, occupent la plus grande partie du thorax. La coupole horizontale du diaphragme les isole de la cavité abdominale. Les deux poumons sont séparés l’un de l’autre par une loge médiane, le médiastin, qui contient de gros vaisseaux et des nerfs importants.
Chaque poumon forme un vaste cône dont le sommet supérieur est arrondi, la face externe convexe, la face interne concave et la face inférieure, concave également, pour épouser la convexité diaphragmatique. Le diamètre vertical est de 25 à 28 cm. Le diamètre antéro-postérieur augmente de haut en bas et présente 16 cm dans sa plus grande dimension. Le poids moyen des deux poumons est de 1400 grammes.
Des scissures sèparent chaque poumon en lobes. Deux scissures au niveau du poumon droit limitent, de haut en bas, trois lobes. Une seule scissure à gauche, d’où deux lobes.
4. Les deux grosses bronches
A la hauteur de la troisième ou quatrième vertèbre dorsales, la trachée se divise en deux grosses bronches. Une saillie cartilagineuse, l’éperon trachéal, va dans la lumière de la trachée, diriger l’air à droite et à gauche.
Les deux grosses bronches dirigent vers le bas, l’une à droite, l’autre à gauche, pour s’enfoncer dans l’intérieur des poumons au niveau d’une région nommée hile. La bronche droite est rectiligne, longue de trois centimètres, plus longues (5cm), mais plus étrote (12mm). La broche droite semble continuer la direction de la trachée, aussi est-ce dans cette bronche que se précipitent volontiers les corps étrangers des voies aériennes supérieures.
La bronche droite répond, en arrière, à la grande veine azygos, dont la crosse contourne bientôt son bord supérieur pour se jeter dans la veine cave supérieur : celle-ci est située devant la bronche droite. Derrière la bronche droite passe aussi le nerf pneumogastrique droit.
La
bronche gauche est entourée sur ses faces antérieure, supérieur et postérieur
par la crosse aortique. Derrière la bronche gauche. Passe le nerf pneumogastrique gauche.
Ces
rapports sont d’importance considérables.
En effet, physiologiquement, les deux nerfs pneumogastriques sont les nerfs modérateurs des battements du cœur. Ils sont donc collés contre les deux principales branches de l’arbre respiratoire et ce rapport anatomique explique l’action des larges inspirations dans les tachycardies.
5.
Les
hiles
On nomme hiles les régions du poumons où pénètrent les éléments du pédicule pulmonaire : bronches avec leurs artères et leurs veines, vaisseaux pulmonaires, lymphatiques, nerfs et ganglions. Les hiles sont situées environ à la partie moyenne de la face interne du poumon. Le hiles gauche a la forme d’une raquette, le hile droit est à peu près quadrangulaire.
6. Les ramification bronchiques
Les ramifications bronchiques se font à partir de la bronche souche intrapulmonaire d’Aeby, bronche principale qui continue, dans le poumon, le trajet de la grosse bronche extrapulmonaire.
Cette bronche souche se dirige obliquement de haut en bas, de dedans en dehors et d’avant en arrière. Elle diminue de calibre au fur et à mesure qu’elle se dirige vers la base des poumons.
Cette
cette bronche souche se détachent, non à angle droit, mais à angle obtus, des
bronches de plus en plus petites et de plus en plus ramifiées.
La
dénomination d’arbre pulmonaire est une
image exacte.
Les
ramifications bronchiques, nombreuses, sont irrégulières, varient à
l’infini d’un côté à l’autre et d’un undividu à l’autre.
Après
de multiples divisions la bronche abouti au
lobule
pulmonaire.
7.
Lobule pulmonaire
Le poumon est dissociable en une infinité de segments indépendants nommés lobules. D’un volume moyen d’un centicube, de forme irrégulièrement pyramidale, le lobule semble suspendu à la bronche inter-lobulaire. Ce ramuscule bronchique continue ses ramifications nombreuses dans le lobule : il prend alors le nom de bronche inta-lobulaire. Les ramifications extrêmes des bronches intra-lobulaires portent le nom de bronchioles respiratoires. Celle-ci aboutissent à de petites loges disposées en grappe, en éventail : les alvéoles pulmonaires.
8.
Alvéoles pulmonaires
Ces
alvéoles sont groupées en acini. Elles constituent la partie la plus profonde de l’arbre
respiratoire. Les alvéoles sont, anatomiquement
et histologiquement, différenciées en vue du phénomène de la
respiration.
C’est
en effet dans les alvéoles pulmonaires que se passe le phénomène
physiologique important de
l’hématose, transformation dans le poumon du sang veineux en sang artériel.
Le
nombre total des
alvéoles
pulmonaires est considérable. Selon Aeby il y
aurait, dans un millimètre cube de tissu pulmonaire, 250 alvéoles et dans tout
le poumon 400 millions d’alvéoles.
Dans
l’inspiration forcée, ce chiffre d’alvéoles correspond à une surface de cent
trente mètre carrés.
On
a ainsi quelque idée de l’importance des échanges gazeux qui passent sur
cette immense nappe tissulaire entre cette nappe et le sang qui la parcourt.
Les
branches de l’artère pulmonaire suivent les divisions des bronches.
Au
niveau des acini les artèrioles fournissent un riche réseau de petits
vaisseaux entremélés, le réseau capillaire, qui tapisse la surface des alvéoles.
L’artère
pulmonaire amène
au poumon tout le sang veineux issu du ventricule droit,
sang
qui a été utilisé par l’organisme et a besoin d’être oxygéné.
Les
veines pulmonaires naissent des réseaux capillaires des alvéoles. Elle forment
des bronches interlobulaires. Celle-ci, se réunissent entre elles, forment des
troncs de plus en plus volumineux. Aux hiles, il y a quatre troncs de veines
pulmonaires, deux à droite, deux à gauche.
Ces quatre troncs s’ouvrent à la partie supérieur de l’oreillette gauche du cœur et y déversent la masse sanguine qui vient d’être oxygénée. Celle-ci passe dans le ventricule gauche et, de là, est lancée dans l’organisme.
9. Les systèmes pulmonaire et circulatoire
Les
poumons ont une circulation sanguine particulière qui assure leur nutrition :
les artères bronchiques amènent au poumon le sang oxygéné ; les veines
bronchiques ramènent le sang utilisé.
Les
nerfs du poumon proviennet de deux amas nerveux : plexus pulmonaires antérieur
et postérieur. Le grand sympathique et des branches du pneumogastrique forment
ces plexus.
On
voit l’intime
intrication
anatomique du système pulmonaire et du système circulatoire:
décrire l’alvéole pulmonaire c’est autant décrire le système
circulatoire capillaire que le tissu pulmonaire.
L’intrication
anatomo-physiologique est tout aussi étroite : le nombre prodigieux des alvéoles
et leur finesse laissent deviner toute l’importance du phénomène
physiologique de l’hématose.
Certes
tout se tient dans notre organisme, mais il n’y a pas deux systèmes plus
intimement intriqués que le cardio-artériel et le pulmonaire.
L’anatomie
et la physiologie en donnent de multiples preuves. La pathologie vient encore démontrer
que les poumon sont la succursale directe du cœur : dès que le cœur flanche
soit progressivement soit brusquement, les poumons sont le siège soit d’une
congestion passive soit d’un œdème aigu.
L’inverse
est également vrai : s’il y a un poumon cardiaque il existe aussi un cœur
pulmonaire, certaines affections aigues du poumon, l’embolie par exemple,
donnant une dilatation aiguë des cavités du cœur, certaines affections
chronique du poumon, emphysème, asthme, amenant progressivement des
cardiopathies chroniques.
Nous verrons plus loin, lors du traitement de l’hypertention artèrielle, de nouvelles preuves de l’intrication intime des systèmes pulmonaire et cardio-artériel.
10. les plèvres
Les plèvres sont deux sacs séreux qui entourent les poumons : plèvre droite et plèvre gauche sont tout à fait indépendantes. Chaque plèvre comprend deux feuillets : l’un pariétel, l’autre viscéral, qui délimitent entre eux une cavité virtuelle à l’état normal : la cavité pleurale, mais qui pathologiquement, peut être remplie d’air, d’eau ou de pus et peut atteindre à une capacité considérable.
Le feuillet viscéral de la plèvre est accolé au poumon, l’entoure sur toute son étendue, sauf au niveau du hile, où il se réfléchit vers l’axe médian du corps pour se continuer dans le plèvre pariétale. Il pénétre dans le fond des scissures interlobaires. Les lobes pulmonaires glissent de façon très souple les uns sur les autres comme la totalités du poumon glisse sur la face interne de la cage thoracique. Le feuillet viscéral de la plèvre est très mince et très adhérent au tissu pulmonaire.
Le feuillet pariètal de la plèvre tapisse la cavité du thorax, où les poumons sont logés. Au sommet du poumon il forme le dôme pleural, dont l’importance pathologique est considérable et qui est rattaché aux éléments anatomiques environnants par des ligaments : l’appareil suspenseur de la plèvre. Cet appareil suspenseur amarre solidement le poumon à la première côte ainsi qu’aux sixième et septième vertèbres cervicales.
Sue le dôme pleural reposent, d’avant en arrière et la veine mammaire interne, la veine sous-clavière, l’artère sous-clavière, les artères vertébrales, l’artère intercostale supèrieur, le ganglion inférieur du sympathique cervical, des branches du plexus brachial. Aride énumération anatomique: cependant elle permet de saisir toute l’importance de ces rapports et combien d’éléments anatomiques importants peuvent être mus par l’expension du dôme pleural lors d’une inspiration profonde.
Au niveau de la face interne de chaque poumon, la plèvre correspondante limite le médiastin et présente de très étroits rapports avec les organes importants de cette région : surtout veine cave supérieure, crosse aortique et nerfs phéniques.
A
la face inférieur du
poumon, la plèvre prend une importance considérable. A la périphérie du
thorax, la convexité du diaphragme est très prononcée. Les deux poumons n’épousent
pas toute cette convexité. Il existe entre la face inférieur du poumon et la
face supérieur du diaphragme un espace libre rempli par du tissu cellulaire et
surtout les deux feuillets de la plèvre qui , se réfléchissant l’un sur
l’autre, forment un angle aigu ouvert en haut : le tissu
costo-diaphragmatique, dont l’exploration radiologique revêt souvent une importance considérable.
Le sinus costo-diaphragmatique se déplisse lors de profonde inspirations. La
grande cavité pleurale peut être libre ou cloisonnée par des adhérences :
aussi en pathologie, peut-on observer à côté des pleurésies de la grande
cavité, des pleurésies inter-lobaires, médiatines, diaphragmatiques.
Un aperçu anatomique de l’appareil pulmonaire ne peut laisser de côté le diaphragme.
11. Le diaphragme
Large cloison transversale, mi-musculaire, mi-tendineuse, elle sépare le thorax de l’abdomen. Elle forme une coupole à convexité dirigée vers le haut. Il existe une légère dépression centrale due au poids du cœur.
On peut doc dècrire deux coupoles : la droite, un peu plus élevée que la gauche. Le diaphragme comprend deux parties : une centrale, rigide, aponévrotique comparée à un trèfle à trois feuilles, le centre phénique ; l’autre périphérique, musculaire : le muscle diaphragme proprement dit.
Dans la simple respiration, le diaphragme correspond à la cinquième côte à droite, à la sixième à gauche. Mais sa souplesse est grande. Dans l’inspiration forcée, il descend jusqu’à la sixième côte à droite, jusqu’à la septième à gauche.
Dans l’inspiration forcée, il peut atteindre le niveau de la cinquième côte à gauche, de la quatrième à droite.
On peut juger ainsi de l’importance du brassage auquel sont soumis les organes intra-abdominaux durant les mouvements de gymnastique respiratoire.
Recouverte par les plèvres et le péricarde sur la face supérieur, en contact, par sa face inférieur, avec le péritoine, cette coupole tendineuse et musculaire s’insère sur le pourtour de la partie inférieure de la cage thoracique : appendice xiphoïde du sternum, face interne des dernières côtes, face antérieures des premières vertèbres lombaires, ont une importance considérable en anatomie : ce sont les piliers du diaphragme, qui livrent passage à des organes essentiels.
Cependant il faut connaître que le diaphragme présente des points faibles anatomiques : espaces compris entre les piliers diaphragmatiques, de largeur variable, parfois grande ; hiatus musculaires à la périphérie de cette coupole, là où elle s’attache au pourtour interne du thorax, tout autant d’intervalles par où les organes de l’abdomen peuvent faire hernie dans le thorax, et inversement.
Les actions du diaphragme sont multiples et d’une importance considérable. Avant tout, le diaphragme est le muscle de la respiration, de l’inspiration : il augmente la cavité thoracique dans ses trois dimensions,
C’est le le muscle des respirations anormales : rire, hoquet, baillement, quintes. Il a aussi un rôle considérable dans la progression des matières fécales : il contribue puissamment à leur exonération. Son action n’est pas moins importante pour la circulation de sang dans le foie, la rate, le pancréas et toute le long tube intestinal. Ainsi pouvez-vous déjà entrevoir l’intèrêt anatomo-physiologique considérable de la gymnastique respiratoire.
Des théories philosophiques et médicales ont voulu considérer notre organisme comme un monde complet, fermé, isolé du monde extérieur par son revêtement cutané, difficile à traverser.
Loin d’être un monde fermé, notre organisme, par son appareil pulmonaire, communique largement avec le monde extérieur : sur une surface de cent trente mètres carrés notre tissu le plus intimes, le sang, entre en contact avec l’air ambiant.
PHYSIOLOGIE
DES POUMONS
1.
Définition
de la respiration
La respiration est une des caractéristiques de l’être vivant, animal aussi bien que végétal. C’est la fonction grâce à laquelle un organe reçoit l’oxygène de l’air nécessaire à ses combustions et expulse ses produits toxiques, surtout l’acide carbonique, déchets de ces combustions.
Tous
les êtres vivants ont besoin d’oxygène. Ou bien ils utilisent un
oxygène libre : ce sont les aérobies ;
ou bien ils l’utilisent combiné à une autre substance : ce sont
les
anaérobies.
Tous
les êtres supérieurs sont, dans une certaine mesure, anaérobies : ainsi
de nous, qui utilisons l’oxygène combiné à l’hémoglobine des globules
rouges de notre sang.
Les
phénomènes physiologiques de la respiration se divisent en phénomènes mécaniques d’une part,
et chimiques d’autre part.
2.
L’élasticité
pulmonaire
Le
phénomène mécanique essentiel est
l’introduction de l’air extérieur dans le cône pulmonaire, étroit à sa
partie supérieur (trachée et grosses bronches) et présentant une surface,
condensée mais étendue, dans sa partie inférieure. Cette introduction d’air
résulte d’une part, de
l’élasticité
pulmonaire,
d’autre part, des mouvements
de la cage thoracique.
Le
tissu pulmonaire est d’une remarquable élasticité,
qui lui permet une expansion importante, mais qui fait également que le tissu
pulmonaire ne peut pas revenir complètement sur lui-même ; même après
la plus forte expiration, même après compression mécanique, il reste toujours
dans le poumon une certaine quantité d’air.
3.
La
puissance des muscles inspirateurs
Il y a solidarité étroite entre le poumon, organe élastique, et la cavité close qu’est la cage thoracique. Celle-ci va s’amplifier dans ses trois dimensions : verticale, antéro-postérieure et transversales. C’est l’inspiration thoracique, que suivra immédiatement l’inspiration pulmonaire. Cette inspiration est le fait de deux groupes de muscles : d’abord les muscles inspirateurs : les surcostaux, étendus depuis une vertèbre à la côte sous-jacente : les scalènes pour les deux premières côtes, le petit dentelé postérieur et supérieur pour les deuxième, troisième, quatrièmes et cinquième côte ( ces muscles amplifient le thorax surtout dans ses diamètres antéro-postérieur et transversal).
Enfin et surtout, le diaphragme, vaste coupole musculaire dont la contraction, lors de l’inspiration, redresse la courbure, abaisse de haut en bas le contenu abdominal et refoule les arcs costaux en bas et en dehors. Le diaphragme augmente la capacité thoracique dans ses trois dimensions, mais surtout dans sa dimension verticale.
Chez la femme la respiration est surtout costo-supérieur, c’est-à-dire se fait surtout grâce aux muscles inspirateurs costo-vertébraux ; par contre la respiration de l’homme est presque uniquement diaphragmatique.Le muscle grand pectoral est essentiel pour la respiration chez l’oiseaux. Dans l’espèce humaine son rôle est diminué : cependant la rôle respiratoire du grand pectoral est plus important chez la femme que chez l’homme.
En résumé le diaphragme reste le grand muscle inspirateur et les belles études de Duchenne de Boulogne ont montré les troubles graves qui surviennent dans la respiration lorsqu’il est paralysé ou blessé.
1
4.
Les muscles de l’expiration
Alors que les muscles inspirateurs sont très puissants, les muscles expirateurs sont relativement peu développés. L’expiration est avant tout le fait de l’élasticité pulmonaire, qui chasse l’air en revenant à l’état physique antérieur à l’inspiration. Il faut aussi tenir compte des parois thoraciques, qui, soulevées ont tendance à retomber à leur place primitive ; les organes intra-abdominaux, comprimés de haut en bas par le diaphragme durant l’inspiration, refoulent ce muscle de bas en haut, surtout sous la pression des gaz stomacaux et intestinaux.
Cependant, il existe des muscles de l’expiration : entre les côtes, les intercostaux internes et au niveau de l’abdomen, le grand oblique, le petit oblique, et le traverse. Ces groupes musculaires sont fort utiles dans les expirations volontaire forcées : toux, chant, éternuement, expulsion de corps étrangers des voies respiratoires supérieures.
Signalons que la toux est l’un des agents les plus actifs dont l’organisme dispose pour se défendre contre les agressions microbiennes extérieures. La toux se compose d’une inspiration courte et profonde suivie d’une expiration longue, saccadée, énergique, à pouvoir expulsif.
Cette rapide étude des phénomènes physiologique compliqués de pression intra-pleurale et intra-pulmonaire aboutit à cette importante conclusion : C’est au moment de l’inspiration, c’est-à-dire au moment où il y a le plus d’air dans le poumon, que la circulation du sang intra-pulmonaire est la plus active. Plus précisément encore : l’inspiration détermine dans le poumon un appel d’air et un afflux de sang, conditions physiologiques admirables pour l’hématose, c’est-à-dire la fixation d’oxygène sur l’hémoglobine des globules rouges du sang. On voit ici l’importance de l’inspiration et nous savons maintenant pourquoi il est utile de savoir respirer.
5.
La ventilation
La ventilation pulmonaire est la quantité
d’air qui passe dans les poumons. Il faut distinguer le rythme respiratoire et
la fréquence respiratoire.
a) Rythme. – Les deux mouvements de la respiration se succèdent normalement à intervalles réguliers. Ils sont donc rythmiques et le pneumographe de Marey enregistre sur un diaphragme la forme et la durée spéciales à l’inspiration et à l’expiration.
L’expiration est plus longue que l’inspiration : le rapport normal de durée de l’inspiration à l’expiration est de 10 à 16. Dans la respiration lente, celle de l’homme au repos qui lit par exemple, il y a une pause respiratoire après l’expiration, avant l’inspiration suivante.
b) Fréquence. – La fréquence respiratoire est le nombre de mouvements respiratoires par minute. Normalement il y a 12 à 16 respirations par minute : ce chiffre varie beaucoup selon l’âge, le sexe, la taille, l’état de la digestion. Le sommeil ralentit encore de rythme. L’exercice physique le fait passer du simple au triple, parfois au quadruple. La chaleur atmosphérique l’exagère.
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6.
La capacité pulmonaire
La ventilation pulmonaire peut être étudiée sur l’homme normal, sur l’athlète avant ou après l’effort, grâce au spimonètre, bien connu des physiologistes et des éducateur sportifs.
On distingue :
L’air respiratoire, ou air courant : 0,500 l. C’est celui que nous inspirons et expirons lors d’une respiration normales, sans nous en rendre compte.
L’air
complémentaire, celui que l’on peut inspirer en plus de la
respiration normale en faisant intervenir la volonté,
en
accomplissant une profonde
inspiration.
L’air
de réserve, quantité d’air rejetée en plus de l’air normal par
une expiration
forcée. Cette quantité est sensiblement égale à celle de l’air complémentaire : 1,500
l environ.
Air courant + air complémentaire + air de réserve constituent la capacité d’Hutchinson.
Enfin il y a l’air résiduel, ou alvéolaire, confiné aux extrémités de l’arbre pulmonaire, que ne peuvent atteindre ni l’inspiration ni l’expiration la plus profonde. Cet air alvéolaire contient jusqu’à 8 / 100 d’acide carbonique. Donc la nappe sanguine circulant au fond des alvéoles pulmonaires est en contact avec un air dont la composition chimique est totalement différente de l’air extérieur.
La capacité totale du poumon est d’environ 4,500 l. A chaque respiration une partie seulement de l’air vicié intra-pulmonaire est renouvelée, environ le dixième.
On
a calculé qu’en 24 heures il passe de 15 à 20 000 litres de sang sur cette
nappe tissulaire pulmonaire dont la surface est d’environ 200 mètres carrés.
Le cœur envoie au poumon le sang sur une surface d’environ 150 mètres
carrés pour y être oxygéné. On a ainsi queque idée de l’importance des
échanges respiratoires.
Les nombreux coefficients de robusticité proposés tiennent compte, dans leurs formules, de l’importance des actes respiratoires. Deux sont précieux : coéfficient de robusticité de Pignet : en soustrayant du chiffre de la taille, exprimée en cm, la somme du poids du corps ( en Kg ) et du périmètre thoracique ( en cm ) on a un chiffre d’autant plus faible que le sujet est plus robuste, Indice normal : 20 à 25.
Le quotient vital de Spehl étudie les rapports du poids, de la taille et de la capacité vitale : cellei-ci est la quantité maximum d’air qu’un sujet peut expirer dans un spimomètre après une inspiration forcée.
7.
Phénomènes chimiques de la respiration
Les phénomènes chimiques de la respiration constituent en l’absorption de l’oxygène de l’air extérieur par les globules rouges du sang qui traverse les alvéoles pulmonaires, en son transport dans tous les tissus de l’organisme, où il sera échangé contre de l’acide carbonique et de la vapeur d’eau, et en l’exhalation de cet acide carbonique et de cette vapeur d’eau.
L’air extérieur comprend, pour cent volumes : 21 volumes d’oxygène, 79 volumes d’azote et 3 pour 10 000 d’acide carbonique. Cette faible teneur de l’air en acide carbonique tient à l’action des plantes, des arbres, qui captent l’acide carbonique émis, le réduisent en carbone, quelles fixent, et en oxygène, qu’elles libèrent.
Ce phénomène chimique est très nettement observé au voisinage des forêts. Dans l’air des villes il y a plus d’acide carbonique que dans celui des campagnes en raison de l’absence de plantes. D’o ù la nécessité chimique, physiologique, de jardins dans les grandes villes. Il y a plus d’acide carbonique dans l’air du soir que dans celui du matin, dans l’air des endroits obscurs que dans celui des endroits ensoleillés ( base physiologique de la lutte contre les taudis ).
Par
suite de circonstances anormales ( air non renouvelé, intoxication par poêle
), il y a
troubles
respiratoires quand il y a 10 / 100
d’acide carbonique
dans l’air, en place d’une partie d’oxygène, la proportion
d’azote restant la même.
Il y a aussi dans l’air de la vapeur d’eau, qui se précipite en brouillards si la température baisse, des traces d’ammoniaque, à cause de la décomposition des matières organiques végétales, de l’ozone, surtout après les orages.
Il y a dans l’air des particules solides : des poussières, des microbes, qui pullulent surtout dans l’air des villes : pneumocoques, streptocoques, staphylocoques. Mais l’analyse de l’air du large et de celui des hautes altitudes a montré encore la présence de micro-organismes auxquels Arrhénius attribue l’ensemencement interstellaire. Il y a enfin dans l’air des gaz rares : argon, hélium.
L’analyse comparée de l’air inspiré et de l’air expiré montre l’importance des échanges respiratoires :
|
Air inspiré |
Air expiré |
Oxygène |
21% |
16 – 17% |
Acide carbonique |
3 0/000 |
4 - 5 % |
Azote |
790% |
79 % |
Il y a absorption d’oxygène et élimination d’acide carbonique. Grâce à des expériences modernes et complexes, on a établi le quotient respiratoire, ou le rapport de l’acide carbonique émis est moindre que celui de l’oxygène absorbé. Sur cent volumes d’oxygène absorbés, 80 ressortiront sous forme d’acide carbonique et 20 seront fixés sur l’hydrogène des graisses pour former de l’eau.
8.
L’utilité du gaz carbonique
Il ne faudrait pas croire que le gaz carbonique ( CO2 ) est inutile. A la suite, et en conclusion des travaux géniaux de Lavoisier, ce gaz a longtemps été considéré comme une exhalaison, un déchet que l’organisme éliminait par voie pulmonaire. Depuis peu les opinions scientifiques ont entièrement changé à propos de ce gaz. Ses propriétés se sont révélées plus complexes qu’il ne semblait au premier abord.
Loin d’être inutile le gaz carbonique est un excitant respiratoire de premier ordre : directement, comme une hormone, il va, par l’intermédiaire du sang circulant, exciter le centre respiratoire du bulbe dont nous parlerons plus loin ; indirectement, il excite deux zones particulièrement sensibles, la région cardio-aortique d’une part et la bifurcation carotidienne d’autre part.
Ainsi le gaz carbonique accélère la fréquence et l’amplitude des mouvements respiratoires. IL stimule le fonctionnement des fibres élastiques du poumon, renforce le pouvoir expulsif des bronches et favorise les expectorations.
La botanique enseigne que la chlorophylle des plantes vertes fixe le CO2 de l’air pour effectuer la synthèse de l’amidon et que la plante rejette l’oxygène. Ainsi la respiration végétale est-elle le contraire de la respiration animale.
Dans les années 80 la physiologie n’a cessé de découvrir les précieuses propriétés du gaz carbonique. En dehors de cette action stimulante sur la respiration, le CO2 agit sur la circulation en abaissant la tension artérielle par les eaux de Royat.
La
masse de notre sang représente la treizième du poids de notre corps. Acoté du
sang circulant dans les vaisseaux il y a le sang à peu près stagnant dans
certains viscères, foie et rate en particulier.
Le gaz carbonique augmente le volume de la masse sanguine circulatoire en stimulant le sang stagnant.
Le gaz carbonique augmente la sécrétion de certaines glandes, surrénales et foie en particulier.
Il modifie la composition chimique du sang en augmentant le chlore, le calcium, la cholestérine.
Il intervient dans les phénomènes de synthèse et de régénération.
Il semble indispensable au développement de certains œufs et embryons de la série animale : c’est ainsi qu’il accélère considérablement le développement d’œufs d’oursins fécondés.
Précieuses sont les applications pratiques de ces intéressantes propriétés. La principale est l’incorporation du CO2 dans le traitement des asphyxies aiguës. Le mélange de gaz carbonique et d’oxygène dans le traitement d’urgence des asphyxies accidentelles, celles en particulier, causées par l’intense développement d’oxyde de carbone au début d’un incendie.
Ce mélange se nomme : carbogène : il comprend 7 parties de gaz carbonique pour 100 d’oxygène. Le carbogène est précieux au cours de certaines anesthésies chirurgicales dont il assouplit l’administration et dont il prévient les accidents. Il est utile dans le traitement combien urgent de la syncope anesthésique.
3.
9.
L’importance de l’oxygène
Les travaux de L. Dautrebande, dont le nom fait autorité en matière de chimie respiratoire, prouvent que la gêne respiratoire, l’essoufflement, prémices d’accidents plus graves, sont dus à l’appauvrissement du sang en oxygène.
L’introduction d’une petite quantité de gaz carbonique dans le torrent sangin a pour effet direct un important accroissement de la ventilation pulmonaire. On nomme ainsi le nombre de litres d’air respiré ( inspiré et expiré ) par minute. Cette augmentation de la ventilation pulmonaire enrichit le sang en oxygène.
Chaque inspiration fait entrer 500 centimètres cubes d’air dans les poumon, soit :
8 litres en une minute, 480 litres par heure, 11 520 litres par 24 h.
Nous
consommons environs
500 litres d’oxygène
par 24 h.
Un litre d’oxygène pèse 1,4 gramme. Nous absorbons dans les 24 h 750 grammes d’oxygène.
Nous perdons, à l’état de repos, un kilo d’eau par 24h : 400 gr par la peau, 600 gr à l’état de vapeur d’eau émise par la transpiration.
Pour accomplir son travail mécanique, le poumon développe en 24h une puissance qui pourrait élever trois hommes à 110 mètre de hauteur.
10.
Les
échanges respiratoires
Les échanges respiratoires subissent l’influence de la taille, de la surface, de l’âge, du sexe, du sommeil, de la température extérieure, de la pression atmosphérique. Il convient surtout de retenir l’influence de l’exercice musculaire, que l’on peut résumer ainsi : sous cette influence la valeur des échanges respiratoires peut atteindre le triple ou le quadruple de celle de l’état repos.
De minutieuses expériences de physiologie ont montré que, durant l’expiration, la composition de l’air change : l’air du début de l’expiration contient moins d’acide carbonique que celui de la fin de l’expiration. De petites respirations, bien que fréquentes, mais superficielles, ne produiront pas le désintoxication de respirations moins nombreuses mais profondes.
L’hémoglobine est la substance chimique des globules rouges qui fixe l’oxygène de l’air.
Plus l’altitude augmente, plus l’oxygène se raréfie : alors plus le nombre de globules rouges augmente dans le sang ; admirable phénomène d’adaptation qui augmente la surface d’absorption d’oxygène pour compenser sa diminution.
Divers
autres fonctions
(
en préparation )
L’innervation
pulmonaire
Fonction
graisseuse du poumon
Fonction
antitoxique du poumon
(
En préparation également du même traité )
La
culture physique
La
cinquantaine et son oxygène
Thérapeutique
respiratoire et musculaire
Pratique
de culture respiratoire
1998 Charles Favre
Brevet d'état d'éducateur sportif 2e degré
6e Dan Aïkido-Jujutsu Japon
Instructeur Kuatsu & Shiatsu